14.3.07

"Voter le possible" : le chèque en blanc à Bayrou

Edouard Fillias :
François Bayrou est un candidat intéressant pour les libéraux, il est le candidat d'un possible... le possible des réformes que nous appelons de nos voeux (...) réforme sur le monopole de la SS...
Franchement, Edouard, il ne faudrait pas prendre les libéraux pour des c...entristes !

On ne vote pas pour un candidat parce qu'il est "possible" qu'il fasse des réformes. On vote sur un programme ! Je me fiche totalement des personnes, tous les politiciens sont interchangeables ; je regarde les idées et les propositions. Et du côté de Bayrou, c'est le vide intégral.

Enfin, non, ce n'est pas le vide. Les interstices entre les trous du programme de Bayrou sont comblés par des mesures dont la plupart (pas toutes, certes) sont antilibérales et conservatrices : non à l'abolition de la carte scolaire, non au travail le dimanche, TVA sociale (pour taxer plus lourdement les produits d'importation, bonjour le protectionnisme !), CSG augmentée, taxe sur les énergies fossiles, taxe Tobin sur les produits financiers (si elle est mise en place à l'échelle internationale), lutte contre le travail clandestin, création de nouveaux théodules (Agence Régionale de Santé, Conseil Régional de Santé...), service civil universel obligatoire pour tous les jeunes, davantage de réglementation pour les marchés financiers, conserver de "grands acteurs publics" dans le domaine de l'énergie, etc.

Quant à la sinistre SS, machine à fabriquer de la dette tout en volant les Français, il est clair qu'il veut la garder telle quelle. Il fustige la dette, mais ne propose rien pour la réduire.

Avec ce ralliement d'Alternative Libérale, c'est le retour, même pas du libéralisme mou, mais des manoeuvres politicardes les plus sordides. Non seulement cela dévaluera durablement les idées libérales, qui gagneraient à être portées sans compromis par des "forts en gueule" qui diraient leurs quatre vérités aux étatistes et esclavagistes de tous les partis, mais AL ne gagnera rien à faire trempette dans le marigot centriste : les jeunes loups risquent de prendre de mauvais coups de la part des vieux crocodiles, qui ont les dents aussi longues que les leurs - et plus dures aussi !

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Beaucoup de libéraux réagissent comme Laure et c'est logique.

Si nous ne devons persuader que les libéraux, inutile de fonder un parti libéral, nous resterons confidentiels.

Notre démarche à AL consiste justement à convaincre les non libéraux.

Les obstacles principaux sont :
- l'ostracisme venant d'autres partis
- le blocage médiatique
- la perception extrémiste du grand public concernant le libéralisme
- l'absence de proportionnelle
- sa volonté d'ouverture

Pour toutes ces raisons, nous rapprocher de l'UDF sur 3 propositions qui ont du sens (maîtrise du déficit, institutions et engagement Européen) nous permet déjà d'exister comme nous n'avons jamais pu.

Maintenant, s'il s'agit de déterminer si AL est soluble dans l'UDF ou le contraire, d'une part c'est mal nous connaître, d'autre part c'est oublier que l'UDF du temps de Giscard et Barre constitue l'expérience française qui se rapproche le plus du libéralisme.

A suivre donc avec attention en conservant un esprit ouvert ...